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Meuse et Ardennes : ces villages où l’eau n’est plus buvable

12 Juillet 2025 | Par Cieléo | Actualités Filtration de l'eau

Un drame environnemental et sanitaire se joue dans les Ardennes et la Meuse. Depuis juillet 2025, plus de 3 000 habitants n’ont plus le droit de boire l’eau de leur robinet. En cause : des taux record de PFAS, ces "polluants éternels", dans leur eau potable. Que peuvent-ils faire ?

Meuse et Ardennes : ces villages où l’eau n’est plus buvable

Un drame environnemental et sanitaire se joue dans les Ardennes et la Meuse. Depuis juillet 2025, plus de 3 000 habitants n’ont plus le droit de boire l’eau de leur robinet. En cause : des taux record de PFAS, ces "polluants éternels", dans leur eau potable. Que peuvent-ils faire ? Existe-t-il des moyens de filtrer cette eau eux-mêmes, efficacement, sans attendre les grands travaux promis, mais lents à venir ? Décryptage et solutions.

Une contamination historique : 27 fois la limite légale

Le 10 juillet 2025, la préfecture des Ardennes prend une décision grave, mais nécessaire : interdire la consommation de l’eau potable dans 12 communes du département, ainsi que dans 4 de la Meuse voisine. Environ 3 400 habitants sont concernés, contraints désormais à utiliser uniquement de l’eau embouteillée.

Pourquoi ? Car des analyses menées par l’Agence de l’eau Rhin-Meuse ont révélé des taux exceptionnellement élevés de PFAS. Le cas le plus extrême a été détecté à Villy (Ardennes), où la concentration atteint 2 729 ng/L, soit plus de 27 fois la limite réglementaire de 100 ng/L.

Les PFAS (per- et polyfluoroalkylées) sont des substances chimiques utilisées depuis les années 1950 pour rendre les produits résistants à l’eau, à la chaleur ou aux graisses. On les trouve dans les textiles, les emballages alimentaires, les mousses anti-incendie… et dans les rejets industriels. Ils sont extrêmement persistants dans l’environnement et s’accumulent dans le corps humain, avec des effets soupçonnés sur l’immunité, la fertilité, le foie, les reins, et certains cancers.

Quelle est l’origine de cette pollution ?

Selon une enquête conjointe de Disclose et France 3 Grand Est, l’origine probable est l’épandage de boues industrielles contaminées, issues d’une ancienne papeterie. Ces boues ont été utilisées comme fertilisants agricoles près de zones de captage d’eau potable, provoquant une contamination lente, mais massive des nappes phréatiques.

Malgré des alertes dès 2016, aucun dispositif de traitement spécifique aux PFAS n’avait été mis en place.

L’urgence est sanitaire, mais les réponses sont lentes

Les habitants concernés sont aujourd’hui contraints de boire de l’eau embouteillée, fournie par les municipalités. Mais ce système est précaire, coûteux, et temporaire. Des travaux de raccordement à d’autres réseaux d’eau sont envisagés, mais pourraient prendre plusieurs années, avec des coûts estimés à 500 000 € voire plus par commune.

Alors, en attendant que l’État réagisse vraiment… que peuvent faire les habitants eux-mêmes ?

Peut-on filtrer soi-même les PFAS à la maison ?

La réponse est : oui, partiellement. Mais ce n’est pas si simple. Les PFAS ne sont éliminés que faiblement par des carafes filtrantes classiques, il faut des technologies spécifiques. Voici les principales solutions efficaces à domicile :

1. Filtration au charbon actif

  • Principe: le filtre avec cartouche de charbon actif piège les molécules organiques comme les PFAS grâce à un phénomène d’adsorption.
  • Efficacité : variable, mais peut réduire de 70 à 90 % des PFAS, selon la qualité du filtre et le temps de contact.
  • Durée de vie : les filtres doivent être changés très régulièrement en cas de forte contamination.
  • Installationde préférence sur ou sous évier ou à l’entrée d’eau générale pour un système moins performant.
  • Coût : 50 à 250 € pour un système domestique + consommables.

2. Osmose inverse (RO - Reverse Osmosis)

  • Principe : l’eau est poussée à travers la membrane semi-perméable de l'osmoseur qui bloque les polluants.
  • Efficacité : jusqu’à 99 % des PFAS éliminés, y compris les plus résistants (PFOS, PFOA).
  • Inconvénients : gaspille 2 à 4 litres d’eau pour chaque litre purifié.
  • Installation : en général sous l’évier, avec ou sans réservoir.
  • Coût : 120 à 500 € + consommables.

Quelle est la meilleure combinaison ?

Pour une protection optimale, nous vous recommandons :

Charbon actif + osmose inverse = réduction maximale des PFAS à domicile.

Ce double système est utilisé par de nombreuses familles vivant près de sites industriels pollués (aux États-Unis, notamment).

Exemple de configuration :

  • Préfiltre sédiment (pour particules)
  • Charbon actif bloc (pour PFAS longs)
  • Osmose inverse (pour PFAS courts et autres polluants)
  • Eventuellement postfiltre charbon actif

Et les aides publiques ?

À ce jour, aucune subvention spécifique n’a été annoncée pour aider les habitants à s’équiper en filtres. Les municipalités doivent couvrir l’achat d’eau en bouteille, mais ne remboursent pas les investissements en filtration personnelle.
Une aberration, quand on sait que des solutions semi-professionnelles pourraient sécuriser l’eau d’un foyer pour moins de 500 €.

En conclusion : s’équiper, s’informer, agir

Face à une situation aussi grave qu’injuste, les habitants de l’Est contaminés par les PFAS n’ont que peu de recours immédiats. En l’absence de réponse rapide de l’État, filtrer soi-même son eau devient un acte de survie et de résilience.
Oui, cela coûte cher. Oui, cela devrait être pris en charge. Mais ne rien faire, c’est accepter une exposition quotidienne à des substances toxiques, qui s’accumulent dans notre corps et celui de nos enfants.

📌 Pour aller plus loin :

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