Un tournant contre les « polluants éternels » à Ternay
08 Avril 2025 | Par Cieléo | Actualités Filtration de l'eau
Depuis quelques années, la question de la pollution aux PFAS – ces fameux « polluants éternels » – s’est imposée dans le débat public, notamment en raison de leur omniprésence et de leur toxicité. Ces substances per- et polyfluoroalkylées, utilisées depuis les années 1950 dans de nombreux produits industriels et domestiques (revêtements antiadhésifs, textiles imperméables, mousses anti-incendie, etc.), ont la particularité de résister à la dégradation. Résultat : elles s’accumulent dans l’environnement, mais aussi dans le corps humain, où elles sont suspectées de provoquer divers effets néfastes sur la santé (troubles hormonaux, immunitaires, cancers, etc.).
Face à ce défi sanitaire et environnemental de grande ampleur, la commune de Ternay, au sud de Lyon, vient d’annoncer une première en France : la mise en place d’un système innovant de traitement de l’eau potable pour éliminer les PFAS. Un signal fort envoyé aux autorités publiques… et une lueur d’espoir pour les habitants de la région.
Une première en France : la technologie Suez entre en action
L’usine de traitement des eaux de Ternay, qui dessert environ 170 000 personnes dans le sud lyonnais, sera prochainement équipée de réacteurs à charbon actif. Cette technologie, développée et brevetée par Suez, vise à remplacer les six filtres actuels de l’usine par un procédé de filtration continue et plus performant. Le principe est simple, mais efficace : faire circuler l’eau dans des colonnes remplies de charbon actif, capable d’adsorber les PFAS. Ce charbon est ensuite régulièrement remplacé pour garantir une efficacité constante.
Les premiers tests ont donné des résultats prometteurs, permettant de réduire très significativement la concentration de PFAS dans l’eau traitée. Si la technologie est connue et déjà utilisée à l’international, c’est la première fois qu’elle est implantée à cette échelle en France, marquant une étape importante dans la lutte contre ces substances persistantes.
Un projet ambitieux… et coûteux
Cette initiative a un coût : 4,4 millions d’euros, financés pour moitié par un emprunt contracté par le syndicat des eaux, et pour l’autre moitié par l’Agence de l’eau. Ce financement entraînera une hausse de la facture d’eau des usagers : environ 45 euros par an pour une consommation moyenne de 200 m³. Un montant non négligeable, mais largement justifié au regard des enjeux sanitaires et environnementaux.
Le chantier devrait s’achever d’ici mai 2026. À cette date, l’eau distribuée à Ternay et dans les communes voisines devrait être largement débarrassée de ces molécules indésirables, offrant ainsi une meilleure protection aux consommateurs.
Et pour les autres ? L’enjeu des alternatives domestiques
Si l’initiative de Ternay est exemplaire, elle reste pour l’instant isolée. En attendant un déploiement plus large de cette technologie sur le territoire, de nombreux Français continuent de consommer une eau potentiellement contaminée aux PFAS. Alors, que peuvent faire les particuliers pour se protéger en attendant que les infrastructures publiques suivent ?
Il existe aujourd’hui plusieurs solutions domestiques de filtration de l’eau, plus ou moins efficaces contre les PFAS. Voici un tour d’horizon des options disponibles.
1. La carafe filtrante : une solution d’appoint
C’est l’alternative la plus simple et la plus répandue. Les carafes filtrantes, équipées de cartouches à base de charbon actif et de résines échangeuses d’ions, peuvent réduire certains contaminants comme le chlore, le calcaire, voire quelques métaux lourds. En revanche, leur efficacité contre les PFAS reste limitée. Les tests montrent que certaines marques parviennent à en filtrer une partie, mais les résultats sont très variables.
👉 Verdict : utile pour améliorer le goût de l’eau, mais insuffisant pour une filtration sérieuse des PFAS.
2. Les filtres à charbon actif
Il existe plusieurs modèles de filtres à charbon actif à installer chez soi :
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Sur robinet : faciles à poser, ces filtres réduisent les polluants classiques, mais leur efficacité contre les PFAS dépend du type de charbon utilisé et de la durée de contact avec l’eau. Les cartouches proposées avec les filtres Hydropure Serenity répondent à ces exigences.
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Sous évier ou sur évier : ces systèmes sont généralement plus performants, car ils utilisent des cartouches plus volumineuses et assurent une meilleure filtration. Certains modèles haut de gamme sont capables de réduire significativement la présence de PFAS. C'est notamment le cas pour les filtres sur et sous évier Hydropure et Cieléo.
👉 À privilégier : les filtres dotés d'une cartouche de charbon actif compacté d'une finesse inférieure à 1 micron. Ils assurent une filtration plus uniforme, car l'eau est contrainte de traverser le matériau dense, ce qui augmente l'efficacité d'adsorption des PFAS. Les cartouches de charbon actif sont donc généralement plus performantes que les solutions de filtration avec charbon actif en granulés.
3. L’osmoseur domestique : la solution la plus complète
L’osmose inverse est actuellement la méthode la plus efficace pour filtrer les PFAS à domicile. Ce système utilise une membrane semi-perméable qui retient la grande majorité des contaminants, y compris les PFAS (dont le TFA), les nitrates, les métaux lourds, les bactéries, etc.
La gamme variée des osmoseurs domestiques Hydropure (sur ou sous évier, directs ou équipés d'un réservoir) permet à chacun de trouver l'équipement adapté à ses besoins.
👉 Pour les foyers sensibles (jeunes enfants, femmes enceintes, personnes immunodéprimées), c’est clairement la meilleure option.
Protéger sa santé en attendant la transition
L’affaire de Ternay montre que les collectivités peuvent - et doivent - agir face à la menace des PFAS. Mais cette transition prendra du temps, et tous les citoyens n’y auront pas accès immédiatement. En attendant, il est tout à fait possible de prendre des mesures à l’échelle individuelle pour limiter son exposition.
L’essentiel est de bien s’informer, de choisir des dispositifs certifiés et adaptés à ses besoins, et surtout de ne pas céder à la panique. La transparence sur la qualité de l’eau, la pression citoyenne et l’innovation technologique finiront par porter leurs fruits. En attendant, la vigilance reste notre meilleure alliée.
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