PFAS : une interdiction historique à l'Assemblée nationale

Les PFAS, ces "polluants éternels", viennent de faire l'objet d'une interdiction historique à l'Assemblée nationale française. Ce jeudi 20 février 2025, les députés ont adopté une proposition de loi visant à restreindre l'utilisation de ces substances chimiques omniprésentes dans notre quotidien.

Une avancée majeure dans la lutte contre les polluants éternels

La nouvelle loi, portée par le groupe Écologiste, prévoit l'interdiction progressive de la fabrication, l'importation, l'exportation et la mise sur le marché de plusieurs produits contenant des PFAS à partir du 1er janvier 2026. Cette mesure concerne notamment les produits cosmétiques, les textiles d'habillement et les produits de fart pour les skis.

L'objectif affiché est de faire de la France "l'un des pionniers en Europe dans le combat contre les polluants éternels". Cette loi représente une avancée significative dans la protection de la santé publique et de l'environnement, car les PFAS sont connus pour persister très longtemps dans l'environnement et présenter des risques sérieux pour la santé.

Les PFAS dans l'eau : un défi majeur pour la santé publique

Malgré cette avancée législative, la présence des PFAS dans l'eau potable reste une préoccupation majeure. Ces substances chimiques, utilisées dans de nombreux produits de consommation courante, se retrouvent dans nos sources d'eau et sont difficiles à éliminer avec les méthodes de traitement conventionnelles.

Le cas particulier du TFA

Parmi les PFAS, l'acide trifluoroacétique (TFA) suscite une inquiétude croissante. Ce composé à chaîne ultra-courte a été récemment détecté à des niveaux inattendus dans l'eau potable de plusieurs villes françaises. Le TFA pose un défi particulier, car il n'est pas retenu par les procédés de filtration classiques tels que le charbon actif.

Solutions de filtration pour les particuliers

Face à cette problématique, de nombreux consommateurs cherchent des moyens de filtrer efficacement leur eau du robinet. Voici un aperçu des principales options disponibles :

1. Les carafes filtrantes
   Ces solutions sont pratiques et abordables, mais leur efficacité contre les PFAS est limitée. Les carafes filtrantes peuvent réduire certains polluants comme le chlore, les odeurs et certains métaux lourds, mais ne sont pas suffisantes pour éliminer complètement les PFAS, notamment le TFA.
2. Les filtres à charbon actif
   Les systèmes équipés d'une cartouche de charbon actif en bloc, avec une finesse de filtration inférieure à 1 micron, sont plus efficaces contre les PFAS. Ces filtres peuvent réduire significativement la présence de ces polluants dans l'eau, mais ne sont pas capables de retenir le TFA.
3. L'osmose inverse
   L'osmose inverse est actuellement considérée comme la technologie de filtration la plus complète pour l'eau potable. Ce procédé force l'eau à traverser une membrane dont les pores sont extrêmement fins, arrêtant ainsi la quasi-totalité des molécules indésirables, y compris les PFAS et le TFA.

Choisir la bonne solution de filtration

Pour les particuliers soucieux de la qualité de leur eau, le choix d'un système de filtration dépendra de plusieurs facteurs :

1. L'efficacité contre les PFAS : L'osmose inverse offre la meilleure protection, suivie par les filtres à charbon actif de haute qualité.
2. La facilité d'installation et d'utilisation : Les carafes filtrantes sont les plus simples à utiliser, mais les systèmes d'osmose inverse sur évier s'installent aussi facilement, grâce à un raccordement simple au robinet mitigeur existant.
3. Le coût : Les carafes filtrantes sont les moins chères à l'achat, mais les filtres doivent être changés fréquemment. Les systèmes d'osmose inverse sont plus coûteux à l'installation, mais offrent une meilleure protection à long terme.
4. L'entretien : Tous les systèmes nécessitent un entretien régulier, notamment le remplacement des filtres ou des membranes
5. La consommation d'eau : Les systèmes d'osmose inverse produisent un certain volume d'eau concentrée en polluants qui est rejetée, ce qui peut augmenter légèrement la consommation d'eau du foyer.

Vers une approche globale de la qualité de l'eau

Bien que les solutions de filtration individuelles puissent apporter une réponse immédiate aux préoccupations des consommateurs, il est important de souligner que la lutte contre la pollution de l'eau par les PFAS nécessite une approche plus large et systémique.

La nouvelle loi adoptée par l'Assemblée nationale est un pas dans la bonne direction. Elle prévoit non seulement l'interdiction progressive de certains produits contenant des PFAS, mais aussi l'inclusion obligatoire des PFAS dans les contrôles sanitaires de l'eau potable sur tout le territoire national à partir du 1er janvier 2026.

Cette mesure permettra une meilleure surveillance de la présence de ces polluants dans nos ressources en eau et facilitera la mise en place de stratégies de traitement adaptées au niveau des stations d'épuration et de production d'eau potable.

En conclusion, l'adoption de la loi contre les PFAS marque un tournant dans la lutte contre ces polluants éternels en France. Cependant, la présence persistante de ces substances dans notre environnement, et particulièrement dans l'eau potable, reste un défi majeur pour les années à venir.

En attendant que les effets de cette législation se fassent sentir et que des solutions de traitement à grande échelle soient mises en place, les consommateurs peuvent se tourner vers des solutions de filtration domestiques pour réduire leur exposition aux PFAS. L'osmose inverse apparaît comme la solution la plus efficace à ce jour, bien qu'elle nécessite un investissement et un entretien plus importants.

Il est crucial de rester vigilant et informé sur cette question, car la protection de notre santé et de notre environnement contre ces polluants persistants nécessitera des efforts continus et coordonnés de la part des législateurs, des industriels et des citoyens.