Plongée dans le rapport d'Oxfam sur l'accaparement de l'eau

À l'occasion de la Journée Mondiale de l'Eau 2024, nous souhaitions mettre en avant le rapport publié le 21 mars 2024 par Oxfam France et intitulé "La Soif du profit : quand le secteur privé accapare notre eau". Ce rapport explore l'accaparement de l'eau par des intérêts privés et ses conséquences sur notre planète et notre société. Dans ce billet, nous voulions partager avec vous les points saillants de ce rapport éclairant et ce que cela signifie pour nous tous.

Crise de l'eau : des chiffres effarants

Avant d'aborder le rapport en lui-même, voici quelques chiffres qui accompagnent la présentation du rapport d'Oxfam France sur leur site et qui, à eux seuls, résument l'ampleur du problème :

• Actuellement, une personne sur trois dans le monde n'a pas accès à une eau potable salubre et abordable.
• D'ici 2050, on estime que le changement climatique pourrait priver 1,5 milliard de personnes supplémentaires d'un accès à l'eau.
• La demande mondiale en eau a été multipliée par 8 depuis 1900, tandis que la population n'a augmenté que par 5.
• L'industrie et l'agriculture consomment près de 90 % de l'eau à l'échelle mondiale.
• Un million de bouteilles en plastique sont vendues chaque minute.
• L'eau en bouteille est vendue à un prix 150 à 1000 fois supérieur à celui de l'eau du robinet.
• Seulement 25 % des plus grandes entreprises agroalimentaires mondiales cherchent à réduire leur consommation et pollution de l'eau.
• De 2013 à 2018, 520 milliards de dollars de financements publics ont été alloués annuellement à des pratiques agricoles nuisibles pour l'environnement.

Le changement climatique et l'eau : un duo destructeur

Le rapport d'Oxfam commence par mettre en évidence l'impact dramatique du changement climatique sur nos ressources en eau. Non seulement il réduit la disponibilité en eau potable, mais il aggrave également les inégalités d'accès à cette ressource vitale. Les femmes, les populations autochtones et les pays en développement sont les plus touchés, exacerbant les problèmes existants tels que la pauvreté et l'insécurité alimentaire.

La privatisation de l'eau : un bien commun devient une marchandise

Le rapport critique vivement la manière dont le secteur privé s'est approprié l'eau. De l'eau en bouteille à l'agriculture industrielle, l'accaparement de l'eau à des fins lucratives est dénoncé pour son impact dévastateur sur les communautés locales et les écosystèmes. L'eau, un bien commun et un droit humain, devient une marchandise, hors de portée pour de nombreux nécessiteux.

Prélèvements industriels : la soif insatiable de profit

L'industrie est l'un des principaux consommateurs d'eau, et le rapport souligne les effets néfastes de cette consommation, en particulier dans les régions sujettes au stress hydrique. Les exemples abondent, des prélèvements d'eau excessifs par les usines d'embouteillage aux pollutions générées par les industries minières et chimiques.

Le secteur agricole : un géant assoiffé

L'agriculture est un autre domaine où l'accaparement de l'eau est flagrant. Le rapport expose comment l'agriculture intensive, en particulier pour les cultures destinées aux agrocarburants et à l'élevage industriel, monopolise des quantités massives d'eau, privant ainsi les communautés locales et les écosystèmes de cette ressource essentielle.

Le rôle des gouvernements : entre négligence et complicité

Une critique majeure dans le rapport est le manque d'action et parfois la complicité des gouvernements dans l'accaparement de l'eau par le secteur privé. Les politiques actuelles sont souvent insuffisantes pour réglementer l'utilisation de l'eau et protéger les droits des populations.

Recommandations d'Oxfam : un plan d'action

Face à cette situation alarmante, Oxfam propose des recommandations concrètes. Parmi celles-ci, la nécessité d'une réglementation plus stricte des produits à forte intensité en eau, l'importance d'un financement adéquat pour l'accès à l'eau dans les pays en développement, et un appel à la transition vers l'agroécologie pour une gestion plus durable de l'eau.

Ce rapport d'Oxfam n'est pas seulement une analyse ; c'est un appel à l'action. Nous devons reconnaître l'importance de l'eau comme un droit humain et un bien commun, et travailler ensemble pour protéger cette ressource vitale. Nous vous encourageons à lire le rapport complet pour une compréhension plus approfondie et à vous engager dans cette cause essentielle.